PRÉCISION ET MÉTHODE CORRIGER SOI-MÊME LES ERREURS Nous sommes jeudi matin et Sassenhagen a les mains pleines : avec des gants, elle plonge la main dans le boîtier ouvert d’un module XN de Sysmex. La précision avec laquelle elle s’y prend n’est pas le fruit du hasard. Elle porte sur le nez les lunettes intelligentes et a le technicien de service Sysmex en ligne. Ensemble, ils sont à la recherche d’erreurs. Un message d’er- reur et un écoulement de liquide indiquent qu’il y a eu une fuite. Les tuyaux et les raccords sont contrôlés de manière systéma- tique. Le temps presse. Il existe, certes, cinq autres modules similaires en hématologie, mais une vague d’échantillons arrive vers midi. Et plus la perturbation dure, plus il y a un risque de retenue qui pourrait se prolonger tout au long de la journée. Le laboratoire de Sommershof est un peu caché au pre- mier étage d’une galerie marchande de Cologne-Rodenkirchen. À l’abri du tumulte du shopping, il règne ici une activité d’un tout autre genre. De huit heures du matin à sept heures du soir, des dizaines de dispositifs ronronnent ici pour différents dia- gnostics. Dans un espace relativement restreint, le laboratoire analyse chaque jour quelque 7 000 échantillons individuels. Ils sont envoyés par plus de 800 cabinets médicaux de Cologne et de ses environs. Le laboratoire Sommershof est une institution qui a vu le jour il y a plus de 50 ans en tant que première communauté de laboratoires en Allemagne. Aujourd’hui, le portefeuille s’étend des analyses de sang classiques à la sérologie - hormones, thy- roïde, marqueurs tumoraux et bien d’autres paramètres - en passant par la chimie clinique comme les tests hépatiques, le sucre et les paramètres urinaires. « Tout se passe à cet étage », dit Laura Sassenhagen en regardant autour d’elle. Seule la microbiologie est située ailleurs. L’AUTOMATISATION POUR ALLÉGER LE WORKFLOW Cette assistante biotechnique de formation a rejoint le labora- toire du Sommershof en 2014 et en a pris la direction l’année dernière. Depuis, elle ne se contente pas seulement de veiller au bon déroulement des analyses, mais elle veille également sur la « route ». C’est ainsi qu’elle et ses collègues appellent le système complexe de rails qui serpente à travers tout le labo- ratoire. Comme dans un train miniature, les échantillons se déplacent de manière autonome de station en station. Au total, 32 modules sont reliés à la « route », de la simple centrifugeuse à l’archive d’échantillons en passant par les auto- mates de frottis et de coloration en hématologie. « Si tout se passe bien, nous déposons nos échantillons à l’avant et, à la fin, il nous suffit de vider les sacs poubelles lorsque les échantillons sont automatiquement éliminés après la période d’archivage de douze jours », explique Sassenhagen. Cette forme d’automatisation fait aujourd’hui partie intégrante du quotidien du Laboratoire. « Elle nous évite les va-et-vient », déclare Sassenhagen. Dans les essais pratiques, Sysmex a pu démontrer que le personnel de laboratoire parcourt jusqu’à 90 % de distance en moins par jour grâce au transport automatique des échantillons. Cela soulage les pieds, mais c’est aussi un plus pour la sécurité, car les échantillons sont moins souvent pris en main. Surtout, il permet aux professionnels de consacrer plus de temps à des activités plus exigeantes. Il est donc d’autant plus important que les dysfonctionnements de l’automatisation soient rapidement réparés. Laura Sassenha- gen est parfaitement formée pour cela. Elle connaît bon nombre de dispositifs et surtout « la route » mieux que quiconque dans le laboratoire du Sommershof. Elle corrige elle-même les petits dys- fonctionnements. Cependant, il existe toujours des erreurs qui nécessitent des connaissances spéciales. Le service technique de Sysmex est alors sollicité - et de plus en plus les lunettes intelli- gentes. « Grâce aux lunettes, nous sommes de moins en moins tri- butaires d’un technicien, et nous pouvons aussi corriger directe- ment des dysfonctionnements complexes », dit-elle. « Cela nous réjouit ainsi que, bien sûr, les cabinets et les patients ». Le fait que les lunettes intelligentes aient fait leur entrée dans le quotidien des laboratoires en même temps que la pan- démie de coronavirus a été doublement favorable : « D’une part, nous étions nous-mêmes fortement sollicités en termes de per- sonnel par les mesures de protection contre le coronavirus et les tests PCR supplémentaires », se souvient la chef de labora- toire. « D’autre part, les techniciens ne pouvaient pas non plus venir aussi facilement dans notre laboratoire en raison des res- trictions sanitaires ». Durant cette période, les lunettes intelli- gentes ont réussi leur baptême du feu. Le plus grand moment personnel de Sassenhagen a été le remplacement d’une pompe hydraulique dans les archives automatiques d’échantillons : « Il faut vraiment savoir ce que l’on fait et où l’on met les doigts - ou plutôt où ne pas les mettre, justement. » MONTRER AU LIEU DE DÉCRIRE Elle montre comment les lunettes intelligentes fonctionnent sur le module XN : Grâce à la connexion de la caméra, le techni- cien au bureau ou à domicile voit exactement ce que Sassenha- gen voit dans le laboratoire du Sommershof. « C’est beaucoup plus utile et intuitif que de décrire un problème au téléphone », explique la jeune femme de 33 ans. Inversement, le technicien peut non seulement lui donner des instructions plus précises via la liaison vocale, mais aussi afficher directement dans son champ de vision, à l’aide de la souris, des repères, des flèches ou des indications importantes. 14 DIGITALISATION